Santé mentale : des prescriptions « muséales » pour soigner les patients bruxellois

Santé mentale : des prescriptions « muséales » pour soigner les patients bruxellois

Article original : RTBF Info – 03 septembre 2021

Se soigner au contact de l’art en visitant un musée. La Ville de Bruxelles et le CHU Brugmann y croient. Voilà pourquoi ils lancent ensemble des « prescriptions muséales » en partenariat avec le service de psychiatrie. De telles “prescriptions” ont été initiées en 2018 par le musée des Beaux-Arts de Montréal et l’Ordre des médecins au Canada. Comme on prescrit des médicaments ou des séances de sport, les médecins peuvent donc à présent prescrire une visite dans l’un des musées de la Ville.

Prescrire une visite au musée fait aujourd’hui partie de l’arsenal des traitements à disposition des médecins de l’hôpital Brugmann. La culture, l’art, l’institution muséale peut participer au processus de guérison. Charles Kornreich, chef du service psychiatrie. « Cela va permettre de sortir les patients des ruminations, des anxiétés, des prisons mentales dans lesquelles ils sont parfois enfermés. Et ici on va utiliser le média artistique qui va pouvoir lancer l’échange, recréer le lien social en évoquant, par exemple, la perception que l’on a eu des œuvres. Un deuxième élément, c’est ce qui concerne la stigmatisation c’est-à-dire la manière dont les patients sont perçus ou se perçoivent eux-mêmes. En les faisant accéder à des musées, ils retrouvent une place de citoyen. Peu importe leur pathologie de départ, ce qui compte, c’est l’accès aux représentations artistiques qui sont perçues de manière différente pour chacun d’entre nous « .

Elargir l’offre

En pleine crise Covid, la Ville de Bruxelles à l’initiative du projet, tenait à remettre la santé mentale au cœur du débat de société. Dans un premier temps, ce ne sont que les musées de la Ville qui seront accessibles sur présentation de cette prescription. Mais Delphine Houba, l’échevine de la culture espère pouvoir, à terme, étendre l’offre. « Si les conclusions sont encourageantes et qu’on voit que ce projet à un impact positif sur la santé des patientes et des patients alors oui, on est ouvert à une collaboration avec d’autres musées qu’ils soient fédéraux, régionaux ou autres. Et bien sûr avec d’autres services ou d’autres relais médicaux ».

Etude scientifique

Ce projet pilote fera l’objet d’une étude scientifique. Une première évaluation aura lieu dans 3 mois. Les visites sont gratuites pour les patients en possession d’une telle prescription dans les musées de la Mode et de la Dentelle, des Égouts, la Garde-robe Manneken-Pis et la Centrale d’art contemporain. Un accueil spécifique sera proposé à ce public particulier qui pourra venir accompagné de proche pour les soutenir dans leur démarche.